Historique du lycée Paul Claudel
L'actuel lycée polyvalent régional Paul Claudel est issu du regroupement, en septembre 1973, de deux établissements du plateau : le lycée d'état de garçons et le lycée nationalisé de jeunes filles.
Dans les années 1890 fonctionnaient à Laon, d'une façon assez informelle, des cours secondaires de jeunes filles où enseignaient quelques professeurs du lycée de garçons. Après de nombreuses luttes, la municipalité étant peu favorable à l'enseignement officiel féminin, fut voté la création d'un collège de jeunes filles qui ouvrit à la rentrée d'octobre 1892.
Une photo de cette première année scolaire permet de compter, toutes classes réunies, 65 élèves toutes externes.
La direction est alors assurée par un professeur déchargé d'une partie de ses cours.
La première directrice fut une jeune agrégée de sciences. Sortie première de l'école normale supérieure de Sèvres, Melle Bussard, personnalité remarquable qui a marqué l'université française, donna au collège de Laon une réputation sérieuse. Auteur d'un manuel de sciences à l'usage des classes, elle dirigea le collège de 1894 à 1904.
Se succédèrent alors à la direction de cet établissement : M. Lavaud, Melle Dellac et Melle Forfer qui ouvrit, en 1921, un internat accueillant 18 élèves dans une grande maison particulière rue du Cloître devenue aujourd'hui la clinique Notre Dame.
En 1925, Melle Remy, agrégée de lettres, dirigea l'établissement.
Elle ne resta qu'un an mais participa, en donnant aux élèves des cours de français d'une rare qualité, à la préparation des premières candidates au baccalauréat.
Jusqu'alors, le collège préparait en 5 ans un diplôme d'études secondaires réservé aux jeunes filles.
En juin 1926, quatre candidates furent présentées au baccalauréat, trois en section Latin/Langues, une en section Sciences/Langues. Trois furent reçues à la première session, la quatrième à la session de septembre. M. Brunet succéda à Melle Remy et ouvrit, annexée au collège, une section d'école primaire supérieur préparant au brevet élémentaire, au concours d'entrée à l'école normale et au brevet supérieur.
C'est en 1930 que le collège s'installa Place Foch.
Vastes pour les effectifs de l'époque, clairs et aérés, pourvus de tous les aménagements souhaitables; les locaux permirent aux élèves de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions, jusqu'au bouleversement du 1er mai 1940 qui dispersa les habitants de Laon sur les routes de l'èxode.
Les premiers retour se firent fin juillet.
Les locaux du collège sont alors occupés par les Allemands.
Melle Michel, directrice de l'école de la rue des Cordeliers, veille les élèves en attendant que les choses se calment. L'ambiance est très tendue et une série d'éclatements se produit dans les maisons avoisinantes (rue des Cordeliers, rue de la Herses, rue Vinchon, etc).
Un professeur est emmené, en pleine classe, par un officier allemand et se retrouve incarcéré pendant plusieurs semaines.
En octobre 1941, le collège s'installe rue du 13 Octobre dans un bâtiment vétuste, étroit et non adapté aux besoins et fait libérer sur parole le professeur de sciences incarcéré quelques temps plus tôt, ce qui provoque une série d'interrogatoires et d'enquêtes autour des professeurs et des élèves.
En février 1942, autorisation est reçue de rentrer dans les locaux du lycée de garçons, où se réinstallèrent les deux établissements: le collège de filles dans l'aile gauche, les garçons dans l'aile droite, tandis que plusieurs salles sont réquisitionnées par l'hôpital et que les Allemands circulent sans cesse. Ceci jusqu'à la libération survenue après les bombardements particulièrement meurtriers du printemps 1943 (tuant un élève, l'aumônier du lycée et de nombreux habitants).
En octobre 1944, les filles internes sont hébergées à l'école normale d'institutrices. Un professeur, Melle Deslandres assure la suppléance de la directrice, poursuivie pour collaboration.
En octobre 1945, la libération d'une grande partie des locaux de la Place Foch permet aux élèves de réintégrer les lieux. Ils étaient jusqu'alors occupés par l'hôpital, qui continuera à y loger l'école d'infirmières jusqu'en 1946. L'internat est rouvert et accueille 75 pensionnaires dans des conditions plus que sommaires ce qui entraînent d'imprévisibles conséquences : épidémies de scarlatine, de gale, invasion de poux. De plus, des soldats américains, cantonnés dans les maisons voisines, y font de fréquentes incursions...
Cependant, les choses se réorganisent peu à peu. En 1958, le collège est nationalisé. Ses effectifs ne cessent d'augmenter et les résultats obtenus aux examens sont plus qu'encourageants. Il détient, pendant plusieurs années, la coupe Delforthrie remise à l'établissement qui s'est le plus distingué par ses activités sportives. Il recevra également, le 27 juin 1960, à la Sorbonne, un prix d'éducation. Au cours de la même cérémonie, un élève de première se verra décerner un accessit de version latine au concours général.
En 1960, après de long mois de travaux, la rentrée se fait dans les nouveaux locaux de l'externat, construits sur une partie de la Place Foch.
En 1961, achèvement du gymnase dans lequel à lieu, le 17 décembre 1961, l'inauguration officielle de l'externat par M. le recteur Debeyre.
En 1962, rattachement du département de l'Aisne à l'académie de Reims. En 1964, rattachement du département à la nouvelle académie d'Amiens. Le collège est alors transformé en lycée. En 1965, une élève de terminale obtient, au concours général, la première récompense sur le plan régional en Education Physique et Sportive. Le 28 septembre 1968, au cours d'une cérémonie présidée par M. Le Recteur Robert Mallet et en présence des enfants du poète, le nom de Paul Claudel est donné au lycée.
En septembre 1970, les nouveaux locaux d'internat, édifiés sur l'emplacement d'une cité provisoire, sont mis en service:
- Premier bloc : 6 dortoirs (240 places), salles d'études, foyers, logements
- Second : cuisines, réfectoires, infirmerie, lingerie, intendance
En septembre 1971, mise en service, en façade, sur la Place Foch d'une seconde tranche de locaux (4 dortoirs et salles d'études), d'une partie des anciens locaux rénovés et du bâtiment administratif. En juillet 1973, la rénovation est achevée, l'établissement pourvu de tout l'équipement nécessaire, prêt à accueillir le second cycle du Lycée de garçons, sous la houlette à la fois aimable et ferme de M. Lagoutte.
Il succède à Melle Pringuet qui a dirigé le lycée de jeunes filles de longues années et a ainsi marqué de son empreinte les souvenirs de nombreux élèves...
Le lycée actuel s'est donc installé en 1973 place Foch, dans les locaux rénovés du lycée de jeunes filles, dont il a repris le nom, et qui s'étendent à l'ouest du plateau de Laon sur une superficie de 5 hectares. Il compte plus de 1 800 élèves (dont 230 internes) répartis en 61 divisions, 160 professeurs, 56 personnels de divers ordres encadrant ces adolescents originaires du district de Laon pour la plupart, et certains, de l'ensemble du département de l'Aisne.
En plus de l'enseignement initial, le lycée dispense aussi des cours de formation continue aux adultes de la région ; des adultes viennent ainsi de manière permanente, acquérir ou compléter une formation.
Dans le cadre des objectifs nationaux et régionaux, le lycée se propose d'accroître sensiblement le nombre de ses bacheliers, et de développer l'enseignement scientifique et les enseignements de gestion et d'informatique, porteurs d'emplois, en y invitant notamment un plus grand nombre de jeunes filles, encore trop peu attirées vers ces secteurs.
M. Daniel Foucaut a succédé à M. Lagoutte de 1987 à 1989. Il fut remplacé par M. Gérard Tisseront (1989-1994), puis par M. Hugues Macé jusqu'en 1997 et M. Philippe Dupont qui reste Proviseur jusqu'en 2003, date à laquelle Mme Hombert prend ses fonctions.
La région Picardie a entrepris une restructuration complète de l'ensemble des bâtiments du lycée ; le nouvel internat des jeunes filles et un restaurant en self-service ont été inaugurés en octobre 1997. Une autre tranche de travaux concernait la restructuration et la rénovation des autres bâtiments (CDI et externat).